Le Clou-Bouchet en errance

Boîtier électriqueUne vision étonnante que cette barre HLM dont la moitié est habitée, balcons couverts de paraboles, et l’autre percée, vidée, débarrassée. Seuls restent les papiers peints et quelques lavabos pour indiquer qu’un jour ces murs ont été habités. Ici, une frise «Le roi lion». Là, deux affiches de boxe découpées dans un magazine d’il y a vingt ans. Malgré tous les efforts pour l’effacer, une certaine présence demeure.

L’histoire est banale : un quartier populaire périphérique construit dans les années 60 dont les immeubles s’effritent inexorablement, une rénovation progressive à la hauteur des modestes moyens attribués de temps en temps à cette tâche. D’abord, on vide les appartements de leurs occupants, puis on enlève tout ce qu’ils ont laissé, on casse les cloisons, on retire les portes, les fenêtres, toute la tuyauterie et le circuit électrique. Même en pleine agonie, le squelette résiste. Tentative vaine de le rendre anonyme avant destruction, il gardera toujours le souvenir de ses occupants. Un souvenir déformé, écartelé, dispersé, morcelé. Même lorsque les immenses bras d’acier auront fait leur oeuvre, qu’il ne restera de tout ça qu’un tas de gravas, il y aura toujours un coin de papier émergeant d’entre les pierres sur lequel on pourra distinguer un boxeur levant triomphalement les poings.

< Diaporama, ici >

Vue et éclats de verre

11 Commentaires

  1. :o) dit :

    :o))) J’AI BU DU PETIT LAIT EN TE LISANT CE MATIN !

    Je reviendrais voir ET COMMENTER tes photos !

    GROOOOOOOOOOOOZÉNOOOOOOOOORMES BISOUUUUUUUUUUUUUUS !!!
    MERCIIIIIIIIIII !!!
    Papounet

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  2. laurence dit :

    Bonjour Olivier,
    ton texte est en profonde osmose avec les photos.

    Je trouve triste ,les maisons ou appartements détruits. C’est tout un pan de vie qui s’écroule, mais comme tu dis , il restera toujours un petit bout de quelques choses………d’où l’importance d’avoir des Archéologues qui retraceront dans quelques millénaire, la vie de ces habitants ….et qui feront de supers blogs pour d’écrire de long en large le fonctionnement d’une chasse d’eau !!!!
    (ça n’a pas du tout de rapport avec le blog d’un certain Papounet….qui en a une grande collection…sic..).
    Bonne journée et bonne continuation
    Laurence

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  3. laurence dit :

    j’ai oublié mon petit com sur les photos, j’aime bien la 1, la preuve que nos vies ne tiennent qu’à un fil….et la 10, ces toilettes, toute seule, sur fond de désolation, a un petit quelque chose d’humoristique .
    Ta photo de présentation a une note plus optimiste, le passé derrière ,l’avenir devant.
    A bientôt.
    Laurence

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  4. nad dit :

    un coin que je connais parfaitement pour y avoir vécu 1 an
    au début de mon mariage
    un coin du Niortais pourtant tant décrié
    mais on y vit et pas trop mal quoi qu’en dise certain
    et on est bien content de les trouver ces logement
    c’est mieux que d’être @ la rue
    jolies photos qui montrent bien la réalité de la vie
    un peu triste ces appartements détruits
    mais il faut bien rénover le coin en @ bien besoin
    merci
    Nad une amie de ton papounet et de Choupa

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    • lepasduchatnoir dit :

      Effectivement, c’est un endroit qui a mauvaise presse alors qu’il est en fait un quartier plutôt calme et agréable, à mille lieu de la « Grande Borne » et des clichés habituels de la cité. Dans les cours, on voit bien souvent des familles faire jouer leurs enfants, mais des voitures brûlées, jamais.

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  5. :o) Faisceaux de fils pendants, sectionnés, arrachés, qui ne transportent plus l’énergie pour la vie, artères et vaisseaux d’un corps de bâtiment cassé, abandonné …
    Belle contre-plongée sur les rameaux tombants d’un vieil arbre de vie..

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    Il en a vu des culs, le vieux chiotte bouché, il en est tout fourbu, pété, cassé, usé, tout seul et ignoré , tout sec et tout crotté : on le nettoiera plus, il attend de crever pour aller s’enterrer dans un monceau de merdes en un lieu isolé…
    Le flou dont il s’entoure est la marque certaine, à ne point en douter, du tout dernier voyeur qui l’aura contemplé … Hihihi

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    La vie s’en est allée vivre sous d’autres cieux, seuls les vieux souvenirs résonnent en ce lieu…
    La vie est revenue, reverdissant la vue d’une vieille fenêtre ne se refermant plus…
    Le contraste est osé, de vieux murs décrépis et sol jonché, sali, tutoyant la verdeur d’un bel arbre de vie.

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    Plus personne au balcon pour voir passer les cons : les cons s’en sont allés, en oubliant un jouet…
    Les cons vivent ailleurs, autres cons, autres nurses.
    La couleur de froideur de l’image figée est la couleur des cons, vert de bile crachée.

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    Plongée vertigineuse à tout jamais figée, image originale qu’oncques ne vit jamais de la tripe d’un toit vide de tout déchet :
    La vue en écorché de ce vieux vide-ordure évoque les banquets des époques passées où se faisaient vomir de vieux fêtards obscurs pour pouvoir remanger, pisser, roter, chanter…
    Le temps s’est arrêté, avec pour mouvement la vue précipitée plongeant dans le néant.

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    La vie, dedans, a fui, la vie dehors grandit et verdit le néant du vieil appartement…

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    Interdit au public quand on bâtit un jour pour abriter la vie, Interdit au public quand on détruit les restes d’immeubles ayant servi…
    Quand la boucle est bouclée, l’image s’assombrit sur un chantier fini…

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    La noirceur des décombres se découpe le soir sur ciel pâle et serein, veille d’un futur matin, dans le calme et l’oubli d’un chantier qui s’éteint…

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    Le grand clapier géant de conils producteurs contemple tout figé les gros amas de ruines de son propre futur :
    Son regard se détourne, dessous ses cheminées, il ne peut supporter mais ne peut pas bouger.. Il attendra son heure, qui viendra, il le sait.
    Le grand ciel bleu bien impavide accroît encore bien fortement la sensation qu’un bâtiment encore debout mais pour un temps, retiens fort sa respiration…

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    Le grand vide immobile d’un local qui résonne, ouvert sur l’extérieur car personne n’a plus peur…
    Les portes dégoncées et accessoires envolés d’un chiotte abandonné d’un ultime pillage tracent comme un sillage la vraie définitivité de la fin absolue de la vie en ce lieu.

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    Quand une âme rôde, en contemplant la nuit aux portes de la vie, le coeur est en maraude…

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    Le béton éclaté pend lamentablement en lambeaux déchirés le long des fils rouillés d’un squelette défait…
    C’est l’obscur au-delà qui contemple la vie d’une orbite sans vue, clin d’oeil de morne envie.

    …………………………………………………………………………………………………..

    Un regard d’outre-tombe contemple un soir qui tombe,
    Peuplé de feu follets vacillants dans la nuit,
    Tout est calme, tranquille, au loin la lune monte,
    Comme notre espérance d’un nouveau jour qui luit.

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    :o) Finalement, j’ai bien aimé ta nouvelle série de photos !..

    Mais je dois t’avouer qu’au début, j’étais un peu comme une poule devant une clef à mollette, quand à les commenter !!! HiiiiiiiiiiiiHihihihihihihihiii

    Trèèès booon WOUIKÈNDEUUU zà touâââ !
    Biiisouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu
    Luc.

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  6. edith dit :

    chaque fois que je visite,je vois par tes photos, la lueur du meilleur!
    iç certes,des appartements détruits,mais l’empreinte de la vie qui perdurera dans certains esprits,puis à chaque photo,le ciel,bleu présent,la VIE.Promesse d’avenir!
    même si tes photos sont dans le noir,ce bleu donne l’espoir « espoir de croire encore et encore »
    Bravo Olivier
    Tu captes avec ton objectif ce que l’oeil doit voir, »le coeur »
    Edith

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  7. ASTRID dit :

    J’adore ta façon de photographier les choses…. A chaque fois.
    Poétique…j’ai toujours un pincement au coeur quand je vois un bâtiment à moitié éventré et que l’on aperçoit un bout de papier peint, un élément de cuisine encore accroché au mur… Aussitôt j’imagine des histoires…Et quelle tristesse pour tous les habitants de ces immeubles qui perdent leurs souvenirs et leurs repères… Mais trop de tours sont vétustes..et Place aux petites maisons, autres cages à lapins collées les unes aux autres…ça ne pourra que faire du bien à l’environnement.

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  8. amelimelopee dit :

    triste réalité de la vie « moderne »…
    quartiers à l’abandon, familles expulsées alors qu’elles y avaient une vie, leur vie, immeubles éventrés et encore quelques personnes juste à côté, dans cet environnement dénaturé et pillé de son âme.

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  9. nicole dit :

    Belle approche de la photographie.J’aime beaucou.Mais ,je ne peux m’empécher d’avoir le coeur alorudi, lorsque je vois de tels dégats .Surtout pour les habitants qui vont perdre leurs repères en étant obligés de s’installer ailleurs C’est toujours un déchirement pour elles…il y va de leurs sécurité sans doute mais où vont ils allé?Peut être dans des patites habitations plus confortable C’est ce que j’ai constaté lorque j’habitais en région parisienne

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  10. lepasduchatnoir dit :

    C’est vrai, ici on voit surtout la nostalgie de ce que l’on perd, ici, mais attention, c’est une vision faussée !
    Il existe aussi un bonheur dans le changement, combien d’entre ces anciens habitants sont aussi heureux de quitter ces vieux murs délavés pour une maison plus confortable ?

    Méfiez-vous des photographes, ils mentent au moins autant que les écrivains !

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