Varsovie, 3 ans après

L'entrée du café Kulturalna un soir de concert

Puisqu’il faut bien commencer, ce sera par un gros morceau. Le plus gros, peut-être.
En septembre 2005, avec un copain, je me suis exilé en Pologne. Plongé dans l’inconnu, c’est peu dire, pour moi qui n’avais jamais passé plus d’une semaine à l’étranger avant cela. Plongé aussi dans un monde à la fois très proche du mien et complètement différent. Le mode de vie au centre de Varsovie est peu différent du nôtre, je faisais mes courses au Carrefour dont les produits étaient sensiblement identiques, et puis j’étais dans le milieu étudiant, pour lequel la modernité est une raison d’être. Mais je ne parlais pas la langue. J’étais plongé dans une société où l’église est encore omniprésente. Je me heurtais à la méfiance de mes voisins. J’étais un peu vu comme une curiosité. Et surtout, je découvrais une ville qui baigne dans une atmosphère étrange, différente. Une ville sur laquelle on lit à la fois sa course folle vers la modernité, les richesses et une place dans l’ordre mondial, mais aussi le recours déséspéré à la tradition pour se rassurer dans une période de profonde mutation. La fin d’une époque chevauchant le début de la suivante, doublée des blessures d’un passé encore très douloureux, encore très présent. Comme une volonté de l’oublier au plus vite tout en en retenant certains morceaux.

Eglise orthodoxe près du quartier populaire Praga

Cela semble très théorique, mais on le ressent pourtant très fort. A travers la multiplication des nouveaux buildings de verre, cohabitant avec les barres de béton de l’époque socialiste. A travers cette nouvelle classe moyenne-supérieure, profitant des bienfaits d’une économie débridée à quelques quartiers seulement des ouvriers et salariés de base qui peinent à vivre. A travers une religion catholique toujours plus présente partageant le terrain avec de nombreux sex-shops, qui sortent de terre comme des champignons.

C’est là que je me suis mis à faire des photos. J’avais envie de traduire en images ce que je ressentais, de proposer mon regard, de faire partager « ma » Varsovie, « ma » Pologne, moi qui, candide, n’étais jamais vraiment sorti de chez moi. Voilà donc quelques une de ces images, certains des lieux qui m’ont arrêté et dans lesquels j’ai passé du temps. Des lieux que je me suis appropriés. Pour les téméraires qui en veulent plus, il existe une sorte de roman-photo de mon séjour à cette adresse.

<Diaporama, ici>

L'alcool, un problème dans de nombreux pays de l'est. La Pologne ne fait pas exception.

3 Commentaires

  1. segna dit :

    une belle visite
    les photos superbes !!!!!!!!!bravo !
    (message d’avant pardon pour le etait avec une fote !!!!!)

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  2. PAPOUNET dit :

    :o) Ces images sont d’une beauté vraiment époustouflante !
    Je ne me lasse pas de revenir les voir.
    Il me tarde d’en voir d’autres, encooooooooooooooooooore !!!
    Un admirateur OBJECTIF.

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  3. belette dit :

    Attention garçon! On croit « prendre » quelque chose, on ne fait que se prendre soi même, tes photos en disent plus sur toi pour ceux qui les regardent qu’elles n’en disent sur l’objet photographié. Il en est de même pour celui qui regarde et qui se projette sur ce qu’il voit.

    Il y a une petite Sol. qui m’a envoyé un sms hier avec cette citation: »il est plus facile de changer de pays que de changer de regard » . Regarder une photographie est peut être un chemin dans le difficile travail sur soi qui consiste à modifier le regard que l’on porte sur le monde.

    En tout cas, voilà deux raisons, non trois qui font que j’aime regarder tes photos, même les anciennes.

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