Perdus dans le dédale

Le bruit des pas qui résonnent. Les angles qui succèdent aux angles, les marches qui apparaissent sans raison valable. Les ruelles interminables se jettent inexorablement dans un canal après avoir bifurqué, nous forcent au demi-tour, à la recherche d’un autre itinéraire tout aussi hasardeux. Ici, le chemin le plus court pour aller d’un point A à un point B n’est pas la ligne droite. Il n’existe pas. Et puis de toute façon, marcher avec assurance à destination est un concept qui n’a pas cours. On ne trace pas notre itinéraire, c’est lui qui décide de notre sort.

Quand l’objectif est à portée de vue, c’est qu’on est encore loin d’y arriver. Une étendue d’eau verte ou un mur de briques se dressera sur notre chemin. Quand on croit avancer dans la bonne direction, on progresse en fait à l’inverse. Il faut accepter son sort et se laisser guider par les calles. Ceux qui ont compris font pareil. On les aperçoit parfois, au loin, sur un quai opposé. Puis à l’autre bout d’une place, au fond d’une rue ou à un croisement. De plus en plus souvent.

Et quand la cité s’ennuie de nous faire courir, chaque itinéraire finit par déboucher en un même lieu. Les marcheurs tombent les uns sur les autres et partagent ce qu’il reste de la nuit en cette compagnie de naufragés aux pieds secs. Dans quelques heures, le charme sera levé en même temps que le soleil.

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